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L’AGPM vise les 3 Mha de maïs

De gauche à droite : Céline Duroc, directrice de l'AGPM,Sébastien Méry, secrétaire général, Franck Laborde, président, et Aude Carrera, animatrice filière d'Arvalis.

Lors d’une conférence de presse, jeudi 28 novembre, à Paris, l’AGPM a réaffirmé ses ambitions et souligné les menaces qui pèsent sur la filière maïs, en particulier l’explosion des importations de semences ukrainiennes.

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Accroître les surfaces de maïs en France et en Europe reste une priorité pour l’AGPM. En France, l’objectif est d’atteindre les 3 Mha (1,9 Mha en 2024), même si aucune échéance n’a été précisée. « C’est un objectif qui nous semble adapté à l’alimentation de nos marchés et à la résilience de nos filières, a argumenté Franck Laborde, président de l’AGPM, à l’occasion de la conférence de presse de l’association, jeudi 28 novembre. Et pour l’atteindre, il faut faire en sorte que le contexte réglementaire et économique soutienne la croissance de la production de maïs en France. »

Une demande pour activer une clause de sauvegarde

Le président n’a pas manqué de remettre sur la table les surtranspositions et la distorsion de concurrence : « Nous avons besoin de résilience pour que les agriculteurs puissent faire le choix de cultiver du maïs sans crainte. Ne détricotons pas une filière d’avenir en nous tirant des balles dans le pied. » Car, depuis l’interdiction des néonicotinoïdes, les producteurs manquent de solutions pour lutter contre la géomyze. Pour la cinquième année consécutive, une dérogation a été obtenue pour 2025, mais son caractère temporaire fragilise la filière : « Cette incertitude de disposer ou non de cette dérogation est un frein à ce que les agriculteurs se projettent sur des rotations pluriannuelles. » Le syndicat a également réaffirmé son opposition au Mercosur.

Une autre préoccupation a été soulevée : les importations massives de semences de maïs ukrainiennes. En deux ans, elles ont été multipliées par treize. « Les semences de maïs ukrainiennes ont obtenu, en 2020, l’équivalence européenne pour rentrer sur le marché. Il s’agissait à l’époque d’alimenter des marchés de l’est de l’Europe et ponctuellement de l’ouest si nous manquions de telles ou telles variétés. En 2021-2022, les quantités importées s’élevaient à 9 180 q et ont explosé en 2023-2024 avec 120 981 q importés », regrette Franck Laborde. Ces semences, produites à un coût « deux fois inférieur à celui des semences françaises », menacent directement la filière nationale.

Pour protéger la production française, l’AGPM a demandé à l’Union européenne d’activer une clause de sauvegarde « permettant de réguler, voire de suspendre temporairement ces importations, le temps que la géopolitique se stabilise ». Un courrier a été adressé, jeudi 28 novembre, à la ministre de l’Agriculture pour appuyer cette demande. « La France est le premier producteur européen et exportateur mondial de semences de maïs. Nous nous devons de protéger cette filière », insiste-t-il.

Garantir l’accès à l’eau

Autre enjeu abordé, celui de l’eau. L’AGPM souhaite garantir un accès à l’eau à tous les agriculteurs et milite pour une meilleure gestion des ressources hydriques dans un contexte d’évènements climatiques extrêmes.

« En France, le cumul annuel des précipitations ne devrait pas se dégrader d’ici vingt ans. Toutefois, les périodes de sécheresse ou d’excès vont s’intensifier. La solution réside dans le stockage des excédents. Or les règles actuelles, très strictes, autorisent le remplissage des réserves selon des dates calendaires, alors qu’il faudrait le permettre lorsque l’eau est excédentaire. Il faut faire bouger les lignes et c’est un vaste chantier sur lequel l’ensemble de l’agriculture est mobilisé », informe Franck Laborde.

L’AGPM a également mis en avant la nécessité de « simplifier les mesures d’autorisation pour la création de réserves d’eau ». « Cela passe par l’adoption de quatre à cinq arrêtés visant à alléger le parcours du combattant auquel les agriculteurs sont confrontés pour créer des réserves », a expliqué le président.

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